Quelles sont les qualités nécessaires pour concrétiser
une opération de croissance externe ?
Le repreneur est en veille permanente. Il est réactif, ouvert, curieux, disponible,
transparent et très persévérant. Il se remet continuellement en question et il sait qu'il faut oser sortir des sentiers battus. Il peut se permettre de consacrer du temps à
l’étude de dossiers. Il comprend les situations. Il « sent »
l’intérêt stratégique d’un dossier et il sait se projeter sur le long terme. Il
a confiance dans sa capacité d’action et il sait assumer les risques de
l’entreprenariat.
Comment
faut-il procéder ?
Le repreneur définit un panel d’activités cibles
offrant des diversifications et synergies avec son entreprise. Il sait quelle
est la typologie d’entreprises à cibler qui combine des critères d’activités,
CA, effectif, situation financière, localisation géographique… Il communique
sur sa volonté de croissance externe dans ses réseaux et auprès de ses
partenaires, clients, fournisseurs, sous-traitants, concurrents… Il n’oublie
pas d’en parler aux professionnels des fusions et acquisitions d’entreprises,
banquiers, décideurs des chambres consulaires…. Il consulte régulièrement les
sites spécialisés dans les cessions d’entreprises, comme par exemple FUSACQ.
Toutes ces démarches font qu’il sera identifié et consulté quand une
opportunité de reprise d’entreprise se présentera.
La frontière est ténue entre le « go » ou le « no go »
Que
peut-on dire sur les risques des opérations ?
Le plus
difficile pour le repreneur est d’appréhender la culture de l’entreprise à
reprendre, la part d’intuitu personae du cédant et le niveau probable de la
baisse d’activité après le départ de l’ancien dirigeant. Au stade de la
décision d’acquisition prenant en compte tous les paramètres, la frontière est ténue entre le « go » ou le « no go ». Les repreneurs
aguerris disent qu’il faut attendre plusieurs années avant de savoir si l’opération
de croissance externe est réussie. En amont de la décision, il faut soumettre le business plan
de la reprise à une sorte de " crash test ". Est-il possible de s’en sortir dans un scénario où les
obstacles se cumulent avec un coût de reprise plus élevé que prévu, une
rentabilité plus faible et une mise en œuvre du projet prenant plus de
temps ?
Quel est le profil de ceux qui reprennent aujourd'hui ?
On rencontre des dirigeants d'entreprises en recherche de croissance externe dans toutes
les tranches d'âge. Ils ont une culture de veille permanente d'opportunités. Ces entrepreneurs ont les moyens de leur ambition. Ils ont souvent un coup d'avance pour l'ingénierie financière des dossiers avec l'implication de leurs experts comptables, fiscalistes, banquiers prêteurs, fonds d'investissement... La plupart ont une organisation de ressources humaines capable de faire face au travail essentiel d'accompagnement des sociétés reprises.
Quelles sont les tendances actuelles du marché ?
les tranches d'âge. Ils ont une culture de veille permanente d'opportunités. Ces entrepreneurs ont les moyens de leur ambition. Ils ont souvent un coup d'avance pour l'ingénierie financière des dossiers avec l'implication de leurs experts comptables, fiscalistes, banquiers prêteurs, fonds d'investissement... La plupart ont une organisation de ressources humaines capable de faire face au travail essentiel d'accompagnement des sociétés reprises.
Les repreneurs éliminent d'emblée les entreprises qui ne sont pas proposées à des conditions finançables
Quelles sont les tendances actuelles du marché ?
Il y a une diminution
des entreprises « vendables ». L’écart de valorisation entre les attentes des cédants et l’offre " finançable "
des repreneurs s'accroît. Les acquéreurs sont moins nombreux et
beaucoup plus exigeants et aguerris que par le passé. Ils éliminent d’emblée
les entreprises qui ne sont pas proposées à des conditions de
marché. Ils savent qu’il y a aujourd’hui des opportunités d’entreprises
en difficulté à reprendre avec un ticket de reprise assez faible. D’un autre
côté, on continue à avoir des valorisations élevées (parfois déconnectées des paramètres
financiers) pour les opérations d'acquisitions dans une logique de conquêtes de parts de marché. Les entreprises cédées dans ces conditions (elles sont généralement dans une niche d'activité récurrente et peu concurrencée) peuvent se vendre chères et cela s’avère
quand-même une bonne opération pour les repreneurs.
Quelles sont les évolutions concernant la génération des cédants ?
Une nouvelle génération de jeunes cédants qui n'attendent pas la retraite pour vendre
Quelles sont les évolutions concernant la génération des cédants ?
Les cabinets de fusions acquisitions voient apparaître
une nouvelle génération de jeunes cédants qui veulent vendre rapidement sans
attendre le moment de la retraite. Ces dirigeants sont moins attachés à
leur entreprise et veulent pouvoir se consacrer à d’autres projets personnels
ou professionnels.
On s’achemine petit à petit vers la fin de la
génération d’entrepreneurs ayant une culture paternaliste. L’augmentation de
l’espérance de vie permet aux dirigeants de rester plus longtemps en poste,
mais cette situation tend parfois à être défavorable à l’entreprise qui ne se remet
plus suffisamment en question.
Beaucoup de chefs d’entreprises de la génération qui part en retraite doivent
vendre aujourd’hui à un moment très difficile de l’existence de leur société.
Il est essentiel qu'ils se fassent aider pour atteindre cet objectif et assurer
la pérennité de leur entreprise. C'est un travail d'équipe. Aujourd'hui plus que jamais, la mise en œuvre d’une démarche réfléchie, proactive,
méthodique, pragmatique et persévérante est la condition et la
clé du succès pour réussir à vendre une entreprise !
Jean-Yves LESTRADE, Associé de FRANCESSION
Bonjour,
RépondreSupprimerLa reprise n'est pas une fin en soi. Ce que doit privilégier le repreneur c'est l'opportunité qu'offre cette reprise au service d'un projet; et quels sont les projets spécifiques en situation non pas atone mais de récession très marquée (et en partie masquée par des artifices de comptabilité nationale) ? Les projets de reprise qui peuvent être gagnants dans ce contexte sont ceux qui vont permettre de parier sur des ruptures technologiques, de marché ou de méthode. Et les projets qui réussiront sont ceux qui pourront disposer de cash pour tenir le temps nécessaire ... En clair, je ne suis pas sûr qu'une période de récession soit la meilleure pour la plupart des entreprises à vendre car elles sont fatalement mieux adaptées aux conditions du passé qu'à celles de l'avenir. En revanche, pour le repreneur affuté et "équipé", ce peut être l'occasion d'avancer quand tout le monde est aux abris !
Bien cordialement
DC (http://didierchambaretaud.blogspot.com/)
Vos remarques sont très pertinentes. Un repreneur doit être capable de sentir le potentiel de développement de l'entreprise cible et d'aller à contre courant des idées reçues. Il n'est pas rare aussi que les virages stratégiques d'évolution de la société à reprendre (qui remettent beaucoup de choses en question) ne soient possibles qu'après la cession.
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