Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Votre intention est bienveillante mais vous faites fausse route avec ce projet de loi prévoyant un droit d'information des salariés des petites entreprises en cas de cession.
Donnez-vous vraiment la peine de comprendre le fonctionnement d’une entreprise. Allez à la rencontre des chefs d’entreprises et des cédants pour cerner leurs motivations et la complexité des transmissions d’entreprises familiales. Vous rencontrerez des personnes attachantes, entières, passionnées,… dont le sens de la vie tourne autour de leur entreprise. Le dénominateur commun de ces cédants est la même détermination absolue pour assurer la pérennité de leur société et préserver l’emploi. La transmission aux salariés est généralement la première des solutions envisagées. Le cédant, qui connaît mieux que quiconque ses collaborateurs/trices, les interroge au détour d’une conversation pour connaître leur opinion sur la façon d’appréhender au mieux l’avenir de l’entreprise, sonder leur capacité et leur motivation pour diriger la société et s’investir dans le challenge d’une reprise. Le processus se déroule souvent sur plusieurs années. Le schéma privilégié de la transmission se précise petit à petit selon les projets du cédant, les perspectives de développement, la santé financière de la société,…
La vente d'une entreprise se traite dans la discrétion |
Ce projet de loi est assez révélateur de la méconnaissance par les fonctionnaires de Bercy du monde de l’entreprise, en particulier de celui des petites entreprises familiales. Parlementaires, vous faites un travail très important pour l’évolution de notre pays. Mais n’êtes-vous pas interpellé par cet empilement de lois votées laborieusement qui s’avèrent rapidement après coup inapplicables et inappliquées. Les chefs d’entreprises ne souhaitent pas que l’état, qui ne donne pas toujours le meilleur exemple à suivre, légifère sur tout. Ils veulent qu'on les laisse travailler. Ils ne veulent plus entendre parler de promesses de simplicité et stabilité alors qu'ils sont englués avec tous les jours une nouvelle couche de complexité.
Les cédants sont aussi désabusés, pour ne pas dire désespérés, par la fiscalité qui impacte le produit de la vente de leur entreprise, fruit d’une vie de travail, parfois de celle de plusieurs générations. Elle est considérée comme franchement excessive et elle constitue de ce fait une forme de poison pour différer des transmissions d’entreprises qui devraient intervenir sans tarder aujourd’hui pour préserver la pérennité de ces sociétés. C’est sur la simplification administrative et l’allègement de la fiscalité que les parlementaires devraient se mobiliser pour être utile à la pérennité et à la bonne transmission des entreprises familiales qui sont à la base de l’emploi et de la vitalité du tissu économique du pays.
Jean-Yves LESTRADE, conseil et rapprochement d’entreprises (Lorraine, Champagne Ardenne, Alsace)
Tel : 06 08 31 68 86
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